Qu’est ce que la myélopathie dégénérative chez le chien ?
La myélopathie dégénérative chez le chien (DM) se caractérise par une atteinte neurologique correspondant à une dégénérescence progressive de la moelle épinière. Elle est présente chez toutes les races de chien, avec de grosse fréquence chez le Fox Terrier, le Penbroke Welsh Corgi, le Boxer, le Berger Allemand. La fréquence allélique chez le Golden Retriever est seulement de 0,03 contre 0.94 chez le Fox Terrier (le maximum étant 1). Son équivalent chez l’homme est la sclérose latérale amyotrophique ou maladie de Charcot.
C’est une grave maladie évolutive qui entraîne une perte des capacités motrices puis une paralysie des membres.
Est ce d’origine génétique ?
La transmission est supposée autosomique récessive à pénétrance incomplète.
Deux mutations sur le gène SOD1 du chromosome 31 ont été identifiées. L’une concerne uniquement le Bouvier bernois. L’autre mutation (c.118G>A sur le gène SOD1) a été identifiée dans un très grand nombre de races (plus d’une centaine). Seulement, le statut génétique par rapport à la présence de cette mutation, ne vous dit pas si le chien sera malade ou non. Le résultat indique une prévalence génétique de développer la pathologie (une prédisposition) et non s’il est ou sera malade.
Pour la mutation (c.118G>A sur le gène SOD1), des chiens homozygotes mutés peuvent ne pas développer la maladie, aussi certains chiens avec le statut hétérozygote “porteur” ou homozygotes non mutés “dit sain” peuvent également développer la maladie avec un risque bien moins élevé statistiquement que pour les chiens homozygotes mutés.
Dans les statistiques globales, il ressort que 60% des chiens homozygotes mutés développeront les symptômes de la maladie et que 10% des chiens homozygote normal ou hétérozygote développeront tout de même les symptômes de la maladie. C’est ce qui laisse supposer une pénétrance incomplète ou l’influence d’autres mutations génétiques (polygénique) etc…
Aujourd’hui, seul un examen post-mortem de la moelle osseuse peut confirmer ou infirmer le diagnostic de la myélopathie dégénérative. Jusqu’à ce moment, le diagnostic passe par l’exclusion d’autres pathologies. La recherche continue à l’Université du Missouri (Etats-Unis) à ce sujet afin de mieux comprendre cette maladie et son mode de transmission.
Quelles sont les symptômes de la myélopathie dégénérative ?
Les signes cliniques apparaissent tardivement en moyenne vers 9 ans, mais ils peuvent survenir entre l’âge de 4 à 14 ans. Dans les stades précoces, seuls les membres postérieures présentent une atteinte.
Les signes cliniques sont progressifs et souvent attribués à l’âge, à de l’arthrose, ou encore à une dysplasie de la hanche, … Le chien présente une démarche présentant des anomalies comme une mauvaise coordination des postérieurs. On observe aussi que le chien traîne les pattes arrières, notamment sur les sols lisses (test de proprioception : vidéo). L’usure des griffes des pattes arrières devient anormalement. Aussi les muscles s’atrophient.
Dans les cas les plus graves, et lorsque la maladie a fortement évoluée, une atteinte des membres antérieurs est possible.
L’évolution est assez modérée (entre 6 mois à 18 mois), mais le chien finit par se paralyser. A un stade très avancé, le chien présente une incontinence urinaire et fécale.
Cette maladie ne provoque aucune douleur.
Existe-t-il un traitement ?
Aucun traitement ne peut soigner cette pathologie. La physiothérapie permet de retarder l’évolution neurologique en l’association à de la kinésithérapie.
Sources :
- WSAVA-DM.pdf
- Poster Kolicheski : Distributions of degenerative myelopathy associated SOD1 alleles among privately owned dog
- myelopathie-degenerative-chez-chien fregis.com